La traversée du golfe entre Limeni et Koroni à été bien morne, bercés par le régime du moteur pendant 4h, nous avons quand même eu droit au dessert à 4 MN de l'arrivée.

Le vent de nord ouest s'est enfin réveillé et protégée par la Cap dominant Koroni, la mer était plate. Sous les 3 voiles raffermies le bateau a fini l'étape à plus de 5 Kts.

Nous nous sommes payé le luxe d'arriver au mouillage sud de Koroni sous voiles et d'affaler au dernier moment.

Prise d'ancre sur le sable au plus près de l'angle falaise plage pour faciliter le débarquement du soir.

Il n'est que 12h30 et la chaleur est suffocante malgré le vent qui maintenant souffle à 25 kts.

Rien d'autre à faire que de nager dans l'eau transparente pour refroidir la machine.

Nous debarquons à force de pagaies pour gagner la plage désertée et grimpons les venelles qui mènent au sommet de la falaise .

Quelques achats à l'épicerie de la haute ville puis descente sur le port côté nord.

Noui nous installons à la terrasse du petit restau tout à l'ouest des quais à l'abri du passage des nombreux vacanciers.

Retour dans la nuit noire, la terre et les pierres exhalant la chaleur accumulée et les parfums des plantes indigènes.

Nuit agitée, le vent souffle tard et la houle entre. Comme les deux sont perpendiculaires le bateau roule à vous secouer dans la couchette.

Matin frais et calme, je débarque pour aller chez le coiffeur. Sabots 3 et 6 sur la tondeuse, c'est du rapide. Collation au frais sur le port. Balade sur l'immense plage, le soleil tape déjà très fort, retour à bord de Manua.

15h, la sieste n'est pas reposante, il fait trop chaud.

Un souffle d'air de l'est, branle bas de combat, on lève l'ancre direction Kitries 15 MN au 45 °

A peine sorti de la pointe de notre mouillage, la brise s'essouffle. Nous laissons les 3 voiles hissées et le bateau dérive en s'éloignant doucement de la côte.

A fire de patience, le vent d'est puis SE revient et nous avançons à bonne vitesse.

Quelques virements de bord sur pilote automatique pour accoutumer Marco aux réactions du bateau.

Je suis à la table à cartes et je sens le bateau accélérer, Marco à la barre confirme, pointes à 7 kts, vent relatif au travers 15 kts.

Je sors rapidement, on est trop toilé, il faut réduire le génois.

Et ça va très vite, on est encore à 5 MN du cap Kitries, mais je sais que ça va être violent.

Décision d'affaler la GV et de prendre un ris dans l'artimon. Il faut donc pour ce mettre face au vent pour ces manoeuvres, enrouler totalement le génois et à l'aide du moteur se tenir bout au vent dans des rafales de 30 kts.

La manœuvre est parfaite, on repart génois réduit 10 tours et artimon 1 ris.

C'est quand même chaud, je réduis encore le génois à l'approche du cap Kitries surmonté d'un beau phare.

Nous rentrons à l'abri du petit port, toujours à la voile, talonnés par un bateau charter, moteur au max pressé de jeter l'ancre .

Un Amel Euros pavillon autrichien est déjà à l'ancre.

L'endroit est tranquille et sauvage, malgré la proximité de Kalamata qui n'est plus qu'a quelques miles au nord.

L'ami Marco aura donc finit son séjour sur Manua par une belle journée de voile et un baroud d'honneur, au crédit d'Eole, qui rappelle, si besoin était, que la navigation en Grèce peut être redoutable. Il faut impérativement, toujours être sur le qui-vive.