Le mouillage sur Ormos Frangos au SE d'Elafonisos est un paradis.

Ce vendredi matin 17 juin, les prévisions d'un bon vent du NE nous ont pourtant décidés à lever l'ancre hisser génois et artimon avant la sortie, cap sur Cythere par sa côte est.

Il fait frais, la mer est de velours le vent pousse gentiment.

Hélas, le mirage s'estompe en moins de 30 min. Il faut se résoudre à démarrer le moteur ou à revenir dans notre paradis.

Les sources sont unanimes, il est prévu du NE à plus de 15 Kts...on y croit et on continue.

Même l'énorme Methanier qui nous rattrape par l'arrière tribord ignore les règles de priorité (nous sommes à la voile donc prioritaire) .Il approche à grande vitesse et va nous couper en deux, je vire de 45° pour le laisser passer, non sans adresser un geste sans équivoque vers la passerelle du monstre qui nous domine de 40 m.

Lui travaille, nous on est des plaisanciers, il est enregistré au Panama et a peut être attendu des jours à l'arrêt l'ordre de son armateur pour reprendre sa route.

Nius traversons les îlots de Dragonera qui bordent la pointe sud est de Cythere. La nature est ici préservée. La colonie de goélands qui s'envole en criant à notre passage, ne s'y est pas trompé.

Un fremissemenr de vent du SE et nous arrêtons le moteur pour envoyer le génois.

Noui ne sommes plus qu'à un peu plus d'un MN du port Avlaimonas, mais ce glissement silencieux est tellement plus plaisant!

Le port est minuscule mais aucun trafic, la voie est libre pour mouiller l'ancre sur une plaque de sable et reculer pour amarrer la poupe à la rive NE où on a repéré une grosse chaîne autour d'un rocher. Marco plonge et tracte lamarre flottante qu'il passe dans la chaîne. Je maintiens au mieux le bateau travers au vent en reculant et réglant la tension de la chaîne d'ancre. Ça nois prend 10 min mais ça marche. Le vent peut même passer au nord cette nuit, ça devrait tenir. Il reste 60 cm d'eau sous la quille, pas de houle à redouter donc c'est bon !

L'environnement est une merveille, pas un bruit, sauf le chant des cigales.

Voui l'avez compris, c'est la découverte de tel endroits qui justifie à mon avis, l'inconfort et la fatigue que la navigation engendre parfois.

Noui pensions avoir terminé la journée de travail quand arrivé un voilier qui fait mine d'entrer dans le port minuscule .

Je me déplace à l'avant de Manua et interpelle le skipper en le prévenant qu'il est juste à l'aplomb de mon ancre et qu'il aille ailleurs.. je lui ai parlé anglais et assez sèchement. Il fait demi tou et s'éloigne. C'est alors que j'aperçois le drapeau tricolore à sa poupe. On se concerte rapidement avec Marco et décidons de l'aider. Nous attirons son attention à coups de sifflets et je l'appelle sur le canal de veille de la VHF. Il répond et je lui propose que mon camarade et équipier Marco va l'aider à passer son amarré de poupe à terre..

Un quart d'heure après le voilà en sécurité.

On se retrouve à terre où nous nous présentons. Il nous invite à l'apéro sur une terrasse splendide dominant le petit port.

Stephane écume les rivages et mers de Grèce depuis 1979. Ancien officier de marine marchande et jeune retraite pilote moyen courrier, il navigue l'essentiel du temps en.solo.