Le tangage inaccoutumé de Manua vers 3h du matin, me réveille. La brise thermique venant de terre est passée au nord. La mer semble bouillir et tous les bateaux au mouillage sont animés d'un tangage énergique. Je règle l'alarme dérapage d'ancre et je me rendors.

Réveil matinal, il est 7h, les cloches des nombreuses églises et chapelles de Koroni appellent les fidèles à la messe. C'est dimanche.

Le bateau tangue toujours et les vagues désordonnées frappent le quai à une cinquantaine de mètres sur notre arrière.

Je prépare mon café sans bruit et déjeune rapidement, décidé à quitter ce chaudron.de sorcières au plus vite.

Nina se lève juste pour la mise en.route et la remontée de l'ancre. Moins d'un quart d'heure après, nous contournons le môle de sortie et envoyons le génois roulé de 5 tours. La voile d'artimon est déjà à poste puisque l'habitude est de la hisser avant la manœuvre de remontée d'ancre lorsque c'est possible.

La brise de nord est encore fraîche et la pointe sud est de Koroni, au pied du fort, est vite laissée à tribord.

3 voiliers sont au mouillage sud où Manua a séjourné il y a une semaine. Pas houle comparé à ce que nous venons de quitter.

Là première idée était de passer ce dimanche là. Les conditions pour poursuivre étant exceptionnelles, nous réglons les voiles pour le grand largue et Manua avance à plus de 5 kts sur une mer maintenant plus calme, protégée par les falaises de la côte.

Je redouble de prudence quand nous approchons du cap au sud ouest, redoutant des rafales de nord, mais après l'avoir arrondi, le vent passe à l'ouest.

Dailleurs, les gribs chargés à la hâte ce matin, le prévoyaient bien..

Nous tirons quelques bords vers le nord afin de rejoindre la crique de Maratonu où sont déjà installés 2 gros yachts, les amarres de poupe portées à terre.

Je choisis la crique de droite et m'essaye à la même manœuvre .

Contrôle de la prise d'ancre.

Pas exceptionnel, bon on verra quand j'aurais redressé le bateau en frappant l'amarre flottante sur les rochers de la rive, à côté d'une jolie plage. Hélas,.cette manœuvre à peine terminée, le vent d'ouest franchit et la houle rentre dans la crique. Un coup d'œil à l'ancre est sans équivoque. La traction de la chaîne la fait pivoter bien à plat, malgré les 2 pointes dans le sable.

Je préviens Nina, relance le moteur et après quelques difficultés à larguer l'amarre arrière Nina saute à l'eau pour rejoindre le rocher où est fixée ladite amarre..

Je remonte l'ancre avec quelques difficultés pour rester face à la houle et aux rafales.

Je remouille l'ancre après centrage dans l'axe de la crique et recule pour récupérer Nina et l'amarre flottante de 50 m.

Nous retentons le mouillage du côté de la grande crique, encadrée par les 2 yatchs et occupée en son centre par un bateau hors bord. Il n'y a pas de houle mais l'évitement nous ramène sur l'allemand et son canot, il faut partir.

Noui ressortons et voiles en configuration précédente nous atteignons Finikounda au nord est de la baie. Le petit port et la pointe rocheuse offrent une protection acceptable de la houle. 4 voiliers sont déjà ancrés et nous faisons de même.

Ces 18 MN illustrent parfaitement les conditions de navigation et de mouillage en Grèce. Il faut anticiper au maximum et ne jamais se fier au constat immédiat.

Noui déjeunons à bord il est 14h