Je ne serai pas resté longtemps seul à profiter de la Marina de Kalamata. Tant mieux, marin solitaire je connais et j'apprécie à petite dose.

Le 23 juillet, juste avant minuit, Arnaud a embarqué. Nous nous connaissons bien puisque il est mon neveu et navigue pratiquement tous les ans en ma compagnie, depuis 2018.

La veille encore il s'occupait de ses patients et le changement d'ambiance entre son cabinet dentaire et ici, est assurément radical.

Nous avons pourtant quitté Kalamata à 7h le dimanche 24 avec une brise thermique de terre s'essouflant. Nous avons rejoint Kardamily sur la côte est du golfe messianique, au moteur, pour la pause déjeuner et se rafraîchir. Le mouillage au sud de la petite île est mal pavé et le soucis étant de bloquer la chaîne ou l'ancre dans les rochers, nous repartions à 14h sous 3 voiles au près avec un vent app de SE de 12 kts.

Arrivee à 19h au mouillage habituel de Lemini. En débarquant, nous sommes accueillis par le personnel du restaurant. Le patron se rappelle parfaitement de Manua. C'est quand même, la 3eme fois en 2 mois qu'on y reĺâche.

Tres bonne nuit et réveil tardif. Le départ n'est prévu qu'en début d'après-midi avec le vent. Départ à 13h30 le vent de terre ne fait pas longtemps illusion et dès la sortie de la baie nous ne gardons que l'artimon et continuons au moteur. Cap 170°. C'est long cette descente devant les paysages arides du Mani vers le cap Matapan. On arrondi ce dernier à 18h45 . Après avoir franchi le phare et réduit le cap de 120 ° nous captons enfin du vent de sud ouest comme souvent ici à cette heure de la journée.

Le génois est envoyé et ça monte dans les tours, nous talonnons un superbe voilier de près de 60 pieds qui malgré ses winches électriques hésite à utiliser ses voiles. C'est que le secteur est connu pour ses vents cathabatiques.

Nous rentrons sous voiles dans Portokayo avec 20 kts de vent moyen.

Plus de 20 voiliers et yachts sont déjà à l'ancre. Nous n'avons pas le choix et ancrons par 6m le plus à l'ouest de la plage.

Débarquement à la pagaie comme il sied à 2 jeunes. Moyenne d'âge 45 ans.

La jeune patronne et sa sœur me reconnaissent et nous nous installons sur la terrasse pour un bon repas bien mérité.

Nuit très calme, le capitaine est réveillé par le matelot qui marche sur le pont. Mais oui il est 8h45, du jamais vu.

Départ du mouillage dans les derniers. Il est 10h15.

Surprise, après un court appui moteur, le vent portant apparaît sur une mer comme un miroir. MANUA sous génois et artimon accélère et sans fatigue nous avançons à 5 kts mini. Arnaud prépare un bon repas et à 15h30 nous virons de 60 ° sur bâbord en empannant efficacement. La pointe est de l'île qui protège le mouillage de Gythio est rapidement doublée. La prise d'ancre sur 5 m de fond est plus problématique. Les 2 bateaux déjà présents limitent les possibilités et les rafales de vent nuisent à la bonne prise de l'ancre bien à plat.

Enfin, la jolie ville est là, à un saut d'annexe.

A 19h30 nous sommes 2 voiliers seulement. Les plaisanciers hésitent à remonter les golfes, même s'ils sont clairs